Encore une heure, encore un jour
Entre la bruine aux vitres pâles de Cherbourg
Encore la flamme
Encore le feu
Encore la femme
Encore une heure, encore un jour
Plus cette solitude sale et sans recours
Des salles d'attente
Où l'on s'implante
Des bistrots vagues
Où l'on divague
Des chambres-piège
Où l'on s'arpège
Encore une heure, encore un jour
Encore un train de nuit qui débarque en plein jour
Des mots tendresse
Des mots détresse
Des mains qu'on presse
Des mots qu'on laisse
Encore une heure, encore un jour
Encore le téléphone qui me crie "au secours"
Laissez-moi vivre
Encore un peu
Encore être ivre
Encore une heure, encore un jour
Encore une fleur fanée dans une lettre d'amour
Je le veux digne
D'un grand amour,
Mon chant du cygne
Encore une heure, encore un jour
Encore je reste, encore je pars, encore, toujours
Des salles obscures
Où l'on murmure
Des cafés-phrases
Où l'on s'embrase
Des chambres grises
Où l'on s'enlise
Encore une heure, encore un jour
Encore ce mal qui rend aveugle et qui rend sourd
Encore une femme, un jour ou deux
Qui te ressemble un peu.