Ceux qui niront pas la mort
Ceux qui sendorment dans les ports
Qualits dtranges ternels
Un jour ils replieront leurs ailes
Deux par deux, ils senfonceront
De par-dessous les pieds tapant
Pour crever les yeux, les pupilles
Dans le grand paradis des billes
Ceux qui sendorment sur la belle
Ceux qui, les joues de rouge lvres,
Oublient de prsenter la chaire
Oublient de mouler les cheveux
Et mme malgr la tristesse
Des grands regards qui les blessent
Au milieu du verre dune bille
Les garons regrettent les filles
Celles qui ont fait sonner les cloches
Celles qui ravivent la belle poque
Oublient de rapicer la robe
Oublient de mouler les cheveux
Adieu vous, les femmes jalouses
Vous que jaurais prises pour pouses
La bouche et les yeux dchirs
Par les amants dpossds
Vous qui partez sur lAtlantique
Pour les soleils prims dAfrique
Vous qui, toujours les mains glaciales,
Dlaissez les caresses ftales
Mort vous, tous les hommes jaloux
Vous qui mourez de par les loups
La bouche et les yeux dchirs
Par les amantes possdes
Jirai au paradis des billes
Brler les trois mille souvenirs
Des trop belles et trop grandes filles
Que je naurai jamais voles
Et mme malgr la tristesse
Des grands regards qui me blessent
Mains prises, je menfoncerai
Dans le grand paradis des billes
Au paradis des billes
Les hommes sont jupons
Les douleurs sont teintes
De dentelles et de rires
Malgr la main de lautre
De trop prs similaire
De couleur de jonquille
Moi, jai les yeux qui brillent