On vient denlever ma mre et ce serait, parat-il,
De belles octognaires condamnant les missiles
Sadonnant au plaisir, au plaisir de la chair
Toutes nues au milieu, au grand milieu des foules
Mais que fera ma mre, orne doctognaires
Ne voulant que sa chaire?
Apprendra-t-elle ces gestes, ces manies et ces tiques
Qui riment avec lamour du sexe de ma mre?
Me trouverai-je par terre me battre genoux
frapper ces grands-mres,
Celles qui mont vol ma mre?
Que diront les voisins, les journaux et les hommes
Qui ont souvent touch le sexe de ma mre?
Qui viendra me border le soir mon coucher?
Moi qui ai tant de peurs, moi qui ne fais que pleurer
Peut-tre laimera-t-elle, cette faon dtre belle
Cette faon dtre elle, elle cette fausse pucelle
Qui dvalise les banques, qui vole les mamelles
Comme on prend un oiseau, comme on tue lhirondelle
Que ferai-je de lenfant conu de lintrieur
Qui restera de l, qui a le front malheur,
lheure des Anglais qui ne savent mme pas
Que je suis existant
Lautre ct des mers
Lautre ct des cieux
Acier parmi les dieux
Sans droit dtre debout
Restant l rayonnant lire et compter
Comme un enfant dcole
Comme un enfant crole aux mamelles dargent
Que lon a laiss briller, tendu, esseul comme une pice au soleil
Que diront les voisins, les journaux et les hommes
Qui ont souvent touch le sexe de ma mre?
Qui viendra me border le soir mon coucher?
Moi qui ai tant de peurs, moi qui ne fais que pleurer
Peut-tre laimera-t-elle, cette faon dtre belle
Cette faon dtre elle, elle cette fausse pucelle
Qui dvalise les banques, qui vole les mamelles
Comme on prend un oiseau, comme on tue lhirondelle