En me promenant dans Paris
Petit poête que je suis
Il m'est arrivé plusieurs fois
D'imaginer ce que les gens
Portent en dessous de leurs vêt'ments
Dessous de cuir, dessous de soie
Nos vêt'ments sont des avatars
Qui cachent nos slips léopard
Les porte-jar'telles de nos pensées
Ce sont des masques synthétiques
Dissimulant sous l'acrylique
Notre vraie personnalité
L'agent de police, le vendeur
Le cafetier, le balayeur
Ou bien le simple quidam
Combien de ces gens se déguisent
Dissimulant sous leur chemise
La lingerie fine de leur femme
Combien de ces gens dissimulent
Des caleçons à pois ridicules
A l'image de leurs faiblesses
Combien de ces gens au contraire
Se sentent plus forts et plus fiers
Dans leur slip en élastofesse
Les banquiers, les pêres de famille
Peuvent porter des bas résille
Sous un pantalon luxueux
Le curé derriêre son missel
Peut jouir de la maigre ficelle
Qui lui sépare les fesses en deux
Les hommes aux idées pas très claires
Les racistes, les fous de guerre
Seraient peut-être moins cruels
Si au-dessous de leur capote
Ils portaient tous une culotte
Toute bordée de dentelles
Comment résister au plaisir
De porter des dessous de cuir
Sans que personne ne le sache
Faire comme si de rien était
Le garder comme son p'tit secret
Sous un beau costard-cravache