Le premier qui m'est venu
Avait fait tous les fleuristes
Dans ses mains des oiseaux rouges,
des bijoux, des améthyestes
Dans ses yeux tant de mirages
Tant de plages et de promesses
Des violons chantaient dans sa voix
Il m'appelait sa princesse
ll me prit comme on s'éfface
Et mon coeur en fut touché
Mais avant qu'il ne me lasse
J'ai eu peur, je l'ai chassé
Le second qui m'est venu
Avait fait tous les tripots
Dans ses mains des cicatrices qui m'égratignaient la peau
Dans ses yeux tant de ravages
Tant d'oranges et de banquises
Des glaçons claquaient dans sa voix
ll m'appelait sa soumise
ll me prit comme un rapace
Et mon coeur en fut blessé
Mais avant qu'il ne me glace
J'ai eu peur, je l'ai chassé
Le troisième m'est venu
Sans un mot, sans s'annocer
Dans ses mains y' avait rien d'autre qu'un parfum de vent d'été
Dans ses yeux autant de flammes
Qu'en un siècle d'incendies
ll ne m'appelle que femme
Et c'est femme que je suis
Avant que je ne le chasse
Comme un chat, comme un voleur
ll a pris toute la place
Et s'est caché dans mon coeur.