Si en dévalant la colline
Tu cavales un peu trop
À trébucher sur les ondines
Qui longent le bord des ruisseaux
Dis-leur qu'ici, c'est la machine
Un voyage au bout du médiocre
Que c'est un mal du pays qui mine
Celui du commerce de l'autre
Et que rien n'est pour de vrai
Si tu t'envoles en bicyclette
Dans une tasse d'anis étoilé
Comme le calme après la tempête
Peut aussi atteindre des sommets
Reviens faire un tour près du cœur
Au bout des âmes longilignes
Il y a le corps des âmes-sœurs
Et la promesse d'une aube un peu plus digne
Même si rien n'est pour de vrai
Rien n'est pour de vrai
Rien n'est pour de vrai
Rien n'est pour de vrai
Si ce n'est un rêve de misère
Et des bas-fonds qui virevoltent
Des tiroirs-caisses, pas loin les Colts
Ou des écrans totalitaires
Rien n'est pour de vrai
Alors à cloche-pied on bouge
Au lendemain des nuits d'ivresse
Lorsque les dollars se dédoublent
Au gré des mouvements de leur fesses
Peut-être bien quelques doigts d'honneur
Adressés à la race des salauds
Qui font leur solde, qui font leur beurre
Au clac de la tristesse à la foire aux bestiaux
Rien n'est pour de vrai
Rien n'est pour de vrai
Rien n'est pour de vrai
Rien n'est pour de vrai
Puisque l'on ne rêve pas sa vie
Mais que c'est elle qui nous rêve
Il nous faudra chercher sans trêve
Dans ses recoins les plus jolis
Puisque les cheminées d'usine
Crachent de longues guirlandes de déprime
Puisque le malheur est malin
A prendre l'allure d'un bonheur feint