J'ai croisé l'autre jour - l'imaginaire dérange -
Un petit prince étrange, étrange
Il avait dans ses yeux des airs de désert
Des airs de silence et ses mots étaient rares
Des airs de cithares et ses mots étaient denses
De ses yeux pleins de dunes, il cherchait sans rancune
Et mort depuis longtemps, un soleil
Il filait les étoiles, et retissait le ciel
Semblait parler à Dieu, c'était peut-être un rêve
Semblait parler à Dieu, c'était peut-être un rêve
J'ai croisé l'autre jour - l'imaginaire enrage -
Un homme sans visage, sans visage
Quelques mots à genoux écorchaient l'écriture
De sa désespérance, d'un carton en prière
D'un carton pour se taire, le monde s'en balance
De ses yeux pleins de rien, il ravalait sans faim
Sa mort, cet imminent point final
Il pissait sur le ciel dans le quartier des Halles
Et pleurait sur un Dieu qui n'existe qu'en rêve
Et pleurait sur un Dieu qui n'existe qu'en rêve
J'ai croisé l'autre jour - l'imaginaire féconde -
Un homme comme tout le monde, tout le monde
Il avait simplement les pieds un peu usés
Il ne regrettait rien de ses trente ans de route
De ces grands temps de doute remis aux lendemains
Les yeux pleins des poussières et des chemins d'hier
Il aimait paresser au soleil
Il filait son étoile sans questionner le ciel
Et pourtant priait Dieu de n'être pas un rêve
Et pourtant priait Dieu de n'être pas un rêve