{Parlé:}
Non loin du Beaujolais, vivait, il y a bien longtemps,
Au seizième siècle, Pernette du Guillet
Heureuse est la peine
De qui le plaisir
A sur foi certaine
Assis son désir
L'on peut assez en servant requérir
Sans toutefois par souffrir acquérir
Ce que l'on pourchasse
Par trop désirer
Dont en male grâce
Se faut retirer
Mais l'attente mienne
Est le désir sien
D'être toute sienne
Comme il sera mien
Or quand Amour à Vertu est uni
Le cœur conçoit un désir infini
{x2:}
Car il lui engendre
Une ardeur de voir
Et toujours apprendre
Quelque haut savoir
C'est pourquoi travaille
En moi cet espoir
Qui désir me baille
Et voir et savoir
Étant ainsi mon espoir assuré
Je ne crains pas qu'il soit démesuré
{x2:}
Mais veux bien qu'il croisse
De plus en plus fort
Afin qu'apparaisse
Mon cœur ferme et fort
Et que toujours voie
Travaillant ainsi
Tenir droit la voie
D'immortel souci
Si donc il veut en si haut lieu monter
Qu'il puisse Amour en la Mort surmonter
Sa caduque vie
Devra soulager
D'une chaste envie
Pour l'accourager
Ainsi m'accompagne
Un si haut désir
Que pour lui n'épargne
Moi ni mon plaisir
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