Vae Victis - Ce soir… Тексты

On m'avait dit que j'étais beau, que j'avais l'âme d'un séducteur
Et pourtant ce soir, je meurs tout seul
On m'avait dit que j'étais courageux, que j'avais l'âme d'un battant
Et pourtant ce soir, je meurs terrassé par une aiguille
On m'avait dit que j'étais intelligent, que j'avais l'âme d'un artiste
Et pourtant ce soir, je meurs la tête vide
Alors peut être qu'on m'a menti, j'ai voulu croire à ces mensonges
J'ai senti mon corps s'enliser et mon esprit s'évaporer
En me débattant dans ce bourbier, sans même une racine pour m'agripper
J'entendais là-haut gazouiller des mots comme tolérance

Mais moi c'qui m'fallait c'était pas d'la tolérance
Mais moi c'qui m'fallait c'était pas des belles phrases
Mais moi c'qui m'fallait c'était pas des pleurs sur mon sort
Ni une belle tape dans le dos avec un " j't'ai compris p'tit gars "
J'avais besoin de choses solides et concrètes
J'voulais qu'on me parle de mes racines
J'voulais qu'on me dise d'où je viens et où aller
Qu'on me nourrisse de valeurs saines et d'idées fortes

J'ai baigné dans un univers
Qui toute la journée, me présentait des ratés sous les traits de héros
L'homme viril était haïssable, le jeune blanc couvert de tares
On m'a éduqué dans la phobie du macho et du raciste
On m'a enseigné sans relâche
Ce que je ne devais pas penser
Mais on a oublié de me dire qui j'étais
Alors j'ai cru ce qu'on m'a dit, j'ai obéi comme un mouton
Mais je me suis trouvé dans l'impasse d'une vie sans passion
Pour échapper à cette voie sans issue, j'avais le choix entre la corde ou la poudre
J'ai choisi la mort la plus douce, je me suis achevé à coup de seringue

Moi j'aurais préféré mourir la tête haute dans le combat
Mais ce soir je meurs plein de honte répandu sur le trottoir
Et dire que ces belles consciences et tout l'univers de ma jeunesse
M'ont offert comme destin la mort sur le bitume
Et ce soir la gueule contre le trottoir
Je les imagine au Fouquets
Entrain de boire et de manger, c'est moi qui paye l'addition
Alors souriez derrière vos caméras, paradez tels des pitres
Mais vos beaux esprits n'y feront rien, ce soir je meurs
Allez-y, bavez dans vos micros, accompagnez de vos chants de sirènes
L'accouchement sanglant d'une société de mort.
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