Mais qu'est-ce que je vais leur dire
Maintenant qu'ils sont l?
Bienvenue, a fait longtemps qu'on vous attend?
Franchement, on n'y croyait plus
Vaut mieux que vous le sachiez
Je ne sais pas vraiment quoi vous pensiez
Une chose est sre, vous n'avez rien nous envier
Je parie que chez vous les jours s'coulent
Inexorablement, calmes
Ici, pas un ne passe sans qu'un gosse trpasse
Les larmes succdent aux lames
Je parie que vos pres vivent plus longtemps
Vos mres sourient plus souvent
Ici, il y a les chanceux et ceux suent leur sang
Les sans-abris, dmunis
Je sens que vous ne comprenez pas ce que je dis
Tant mieux; ici, c'est un peu comme les toiles
La nuit les mecs dtalent plus vite qu'une blate sur une plinthe
Les plaintes pour vol volent
Les gens s'affolent
Le FN colle, la haine racolle, y'a plus d'auroles
Les pourris se gavent
Les petits tombent dans les caves, bavent
Je parie que chez vous y'a moins de tombes
Ici, c'est grave, y'a des pres qui battent leurs gamins
Disent qu'ils les aiment
Et certains hommes aiment leur femme avec des chrysanthmes
La passion prend le dessus souvent
Trop souvent asservie par un dogme
Les fanatiques se lavent dans des bains de sang impur
Je vous jure, c'est pas la fin de votre qute
Ni la bonne plante
Ici, les gens diffrents, a inquite
Refrain:
Vois o je vis
Des gens meurent encore de faim ici
De froid, d'ennui
Certains flirtent avec l'oubli
On plie ou on paie le prix
Vois ceux qui en rient
La conscience
C'est comme les taches, a s'essuie
(bis)
Je sais pas comment c'est chez vous
Ici l'argent fait la loi
Les lois sont faites par et pour ceux qui en ont
Les autres afftent leurs dents
Trop de vies abreuvent les sillons
Trop de croix au crayon
Baonnettes aux canons
L'homme tue l'homme pour des ronds
Si j'tais vous, je ne resterais pas l
Mme si on vous accueille aujourd'hui
Demain, on vous jettera, croyez-moi
La couleur cre des frayeurs
Chez ceux qui ignorent la voix du coeur
Mais y'en a trop, y'a srement une erreur
Ailleurs, je suis sr que c'est pas comme a
Quoi, me faites pas croire
Que l-bas aussi les cons sont roi
On a eu deux guerres, Hitler
Et y'a encore des gens avec le mme genre d'ides
Pas claires pour les pas clairs
Alors je prie les pres, vos grands-pres
S'endorment srement au coin du feu le soir
Ici, c'est l'hospice
Rien foutre, l'histoire c'est un tableau noir
Bien sr, j'ai peur des fois, je pense Tess
Je crains qu'il ne blesse Yanis
Petite gaisha ne cachera pas ses tresses
Je saignerai pour a, les poings serrs
Sans geindre, j'avancerai droit vers l'autre
Prt pour une dernire treinte
J'espre que chez vous c'est pas comme chez moi
Construire sa vie avec la mort en soi
Vivre en armure, sentir son sang devenir froid
Je sais, c'est pas gai, mais tout est vrai
Ici les gens pas comme les autres
On les hait depuis l'ternit