La mer ramène ce qu'elle noie
Comme un chien la poularde morte
Le vent jette devant nos portes
Des feuilles que nos bottes broient
Les cadavres sous les fourmis
Dans les crocs des lions, l'antilope
Tout ce qui court, rampe et galope
Ne se fait pas que des amis !
Voilà ce qu'en gros nous explique
Le National Geographic
Qu'on a toujours un couteau dans le dos
Grosso modo
On s'emmerde dans nos banlieues
On se trucide, on s'agonise
Pas plus de mosquées que d'églises
De synagogues, où donc est Dieu ?
Dieu est mort, Sartre aussi d'ailleurs !
Heidegger et le nihiNietzsche
Cette philosophaille kitsch
Qui a plus de tête que de cœur
Voilà ce qu'en gros nous expliquent
Les penseurs de la république
C'est notre espoir, c'est notre Eldorado
Grosso modo
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant...
Mignonne, allons voir si la rose...
Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez le cœur contre nous endurci...
Les poings dans mes poches crevées...
Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé...
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment...
Mignonne, allons voir si la rose..."
Le dictionnaire perd ses mots
Les anciens livres se suicident
Les bibliothèques se vident
On redevient des animaux
Voilà ce qu'en gros nous expliquent
Les mots absents sous la musique
Le monde est blues, saudade et fado
Grosso modo
Voilà ce qu'en gros nous expliquent
Les enquêtes, les statistiques
Dans le présent, voilà notre cadeau
Grosso modo