Neg' Marrons - Black Rock Тексты

Djibril, est-ce que ton peuple sait quels hommes font ta musique ? Djibril, est-ce que ton peuple sème ses graines dans sa musique ?

A tes risques et périls, écoute mes paroles qui ont fait face au parallèle entre le rock et le rap, le blues, le jazz et d'autres "black musik". Le dièse, c'est cette forte dose de mon savoir, toutes ces notes noires, si peu de gloire en mémoire de ceux qui éclairent le couloir du hip-hop depuis ses débuts. Toi, le débutant, t'imposes ta norme…

Tu trouves ça normal, dès qu'une guitare pète, qu'on perde le Nord, man ? Le rock est noir, nous enlève pas ça : ça s'est passé près de la "casa" d'Oncle Sam, ça et le rap, via la salsa. Aujourd'hui taffé par ceux de couleur sainte, sensé s'adresser aux assassins, voleurs de poules, couleur café. Si l'enceinte "larsène", c'est que nos ancêtres saignent. C'est le signe : les guitares se plaignent, mais leurs blases ont quitté les scènes, à croire qu'on s'acharne à descendre nos ziks. Un zig-zag historique, et Elvis a des cendres dans nos rites.
Djibril, est-ce que ton peuple sait quels hommes font ta musique ? Djibril, est-ce que ton peuple sème ses graines dans sa musique ?

T'écoutes Ja Rule, toi le rural : je râle, me demande quel est ton rôle. Tu penses être "real" en étant "street" ; je me rappelle du temps où t'étais strictement contre les "yo, yo", maintenant tu cries à base de "po, po, po, po" - nouvelle étape d'un type qui disait stop au hip-hop. Tu clamais que le rap était pourri : maintenant, t'acclames N.T.M., tu clapes de la musique rap et te nourris de "Planète rap".

Négro, t'as vu : ton peuple s'aime pas. C'est pourtant tout ce qu'il nous reste : de l'amour-propre, vu qu'on est pas pro pour hisser les drapeaux. Trop peu représentés par des "Presley", "Beatles", rares sont les "refrés" qui, sur ce beat, osent placer un riff. Rayé de nos mémoires ce que les noirs ont amené, combien m'ont dit : "J'écoute de la funk et la musique noire je la fuck".
Djibril, est-ce que ton peuple sait quels hommes font ta musique ?

Je te demande pas de t'habiller de cuir ni de te casser le cou dès que t'entends Red Hot, Queen. Mais si demain le rap passe au blanc, rouge ou vert, qu'importe : toujours vers je tendrai, quand tu lâcherai en ni une, ni deux… A plus grande échelle, toute musique est liée - comme tout homme sur cette terre, parce qu'il y est. Je pige pas l'envie de se cantonner, scander les trucs cons d'époque. On nous a tant donné, mais niveau hip-hop on ne fait que plafonner.

Djibril, qu'est-ce que tu branles ? Qu'est-ce que tu fais pour que le son de ton peuple brille ? Ne me dis pas que tu ne pars pas en vrille… Tu vibres pour cette musique qui me rend libre, mais tes causes sont fébriles. Je crie, crains que tu croques dans le rap, décrypte que ton concept c'est d'être là pour être là. Là où la mode t'emporte, loin des portes des sonorités qui font la fierté de nos minorités.
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