N'as-tu jamais ressenti la pesanteur du silence des grottes
N'as-tu jamais pénétré d'un pas râleur ces humides murailles
Toujours plus loin et plus profond
Emerveillé par la splendeur
Des glaciales infiltrations surgissant des entrailles du néant
Des stalagmites inimaginables aux pointes extravagantes
Que découvres-tu au bout de ce tunnel, une abysse sans fond ?
En un inaccessible recoin, à l'aval, le scintillement d'un rayon de soleil
Le monolythe fragmenté, la voûte du temps
Le passage argenté des Dieux de l'antiquité
En t'approchant comme pour y pénétrer un grondement informe s'abat sur ton côté
Cri de râles moqueurs
L'insupportable cacophonie des pleurs
Qu'il est bien loin le temps
Où Ulysse et ses guerriers
Empruntaient ce passage stellaire
Vierge et encore non profané
Bourlingueur, voyageur, détourne ton chemin comme on te l'a conseillé
A l'approche des grottes de la Rhune
Au silence des grottes
L'appel des ténèbres nous unit