Dans un quartier d' la capitale
Où grouille la foule interlope,
Des apatrides sans morale
Complotent au fond d'un sex-shop.
Un dreame se trame: bourgeois, méfiance!
Voici le temps du déshonneur!
Car le parti de l'anti-France
S'apprête à saper vos valeurs!
Ces étrangers aux yeux sournois
Ont, dans leur cerveau corrompu,
Imaginé d'enlever la
Veuve du soldat inconnu!
La police est sur les dents,
Que fait le gouvernement?
"Un seul homme peut nous sauver!"
Dit soudain un député.
Le peuple, fervent, répond:
"Superdupont!"
Alors, jaillissant du ciel bleu,
Voici le Français prestigieux:
D'un coup de baguette bien cuite
Il mettra la canaille en fuite!
Minuit sonne sur la caserne,
Les fantassins rêvent de gloire,
Que font, autour d'une lanterne,
Ces ombres au fond de ce dortoir?
L'officier de ronde s'approche,
Et s'écrie: "Ciel, un comité!"
Les soldats ricanent: "Fantoche,
Prends garde à ton autorité!"
Plus, des gens patibulaires,
Chevelus, plus que la normale,
Occupent une centrale nucléaire,
Fleuron d' l'industrie nationale!
La jeunesse est corrompue,
Le pays est-il perdu?
Non, voici que dans la fièvre,
Un nom glorieux monte aux lèvres
Des citoyens par millions:
" Superdupont!"
Alors, rel'vant son béret basque,
Le héros s'écrie: "Bas les masques!
L'ennemi sévit à l'intérieur,
Je vais expulser les meneurs!"
Aux quatre coins de l'hexagone
Des grèves éclatent, et les ouvri-
-ers manifestent sans vergogne,
Au mépris des règles établies.
L'électricité, c'est tragique,
Vient à manquer: voici la panne!
D'étranges fumées exotiques
Sèment la tempête sous nos crânes!
Entendez-vous dans les campagnes
Le chant glacé des promoteurs,
Tandis que d'Alsace en Bretagne
L'autonomisme trouble les coeurs?
L'abîme est à quatre pas,
Allons-nous baisser les bras?
Faut un homme providentiel
Pour sortir de ce tunnel,
Notre guide, c'est le bon
Superdupont!
Il nous guid'ra comme un drapeau,
Au milieu des cocoricos,
Vers des lendemanis exaltants,
Français, debout! Allons enfants!