Dans la tête, ou bien dans le coeur,
(Qui sait où passent les chemins?)
On s'imagine des bonheurs
Qu'on pourrait tenir dans sa main,
On a des souvenirs menteurs
Qui nous viennent d'après-demain...
Dans une maison basse, au pied de la colline,
Juste après le pont sur la rivière,
Habitait autrefois une fille aux yeux verts,
Je vivais dans la ferme voisine.
Et le vent de la mer était doux,
Il jouait avec nous,
Quand le soir nous passions le pont sur la rivière,
Moi, et cette fille aux grands yeux verts.
Nous prenions le chemin qui s'en va vers la lande,
Et les vagues battaient les rochers.
J'étais plus libre que tous les chevaux d'Irlande,
Mon amour était à mes côtés.
Et le vent de la mer était doux,
Dans ses longs cheveux roux,
Quand le soir nous prenions le chemin de la lande,
Sous le ciel gris et bleu de l'Irlande.
Mais un jour mon amour a quitté nos collines,
Elle a suivi les siens, et son père.
Je les ai vus partir de la ferme voisine
Ils quittaient ce pays de misère.
Car la terre est trop pauvre chez nous,
Et le vent bien trop fou.
Fou, comme moi, qui suis resté sur cette terre,
Où les champs sont de tourbe et de pierres.
Dans cette maison basse, au pied de la colline,
Ne vient plus que le vent de la mer,
Et si je reste seul dans la ferme voisine,
Je ne sais plus très bien qui j'espère...