Quand le Tout-Paris s'illumine
Pour donner du plaisir aux rupins
Dans les bas-fonds de la débine
S'acheminent tous les purotins
C'est l'heure où sortant de leur turne
Tous les gueux, les fauchés, les clodos
Mâchonnent parmi les nocturnes
La chanson des piqueurs de mégots
Clodo sérénade
C'est la voix des clochards de minuit
Clodo sérénade
C'est le chant des mouisards sous la pluie
Tous ceux que la déveine a toujours poursuivis
S'en vont d'un pas qui traîne au hasard de la nuit
Clodo sérénade
C'est le chant du pavé de Paris
Les richards vont dans les palaces
A Venise, où c'qu'on voit le Lido
Pour nous, l'Italie, c'est la place
Où l'on dort sous le pont du métro
On s'offre les Folies Bergères, le ciné, puis aussi l'opéra
Mais c'est pour ouvrir les portières
Et pour nous, c'est quand même un gala
Clodo sérénade
C'est le chant des mouisards sous la pluie
Clodo sérénade
C'est la voix des clochards de minuit
Tous ceux que la déveine a toujours poursuivis
S'en vont d'un pas qui traîne au hasard de la nuit
Clodo sérénade
C'est le chant du pavé de Paris
On n'est pas toujours des gens tristes
Nous avons notre café-concert
Quand un vieil accordéoniste
Nous envoie ses chansons en plein air
Et quand vient à casser sa pipe
Un bon pote, un gars qu'avait du cœur
On s'arrange entre pauvres types
Pour venir lui porter quelques fleurs
Clodo sérénade
C'est la voix des clochards de minuit
Clodo sérénade
C'est encore un mouisard de fini
C'était un bon gars, c'type-là
Qu'est-ce tu veux ? Il f'sait jamais d'mal à personne
Toujours ceux-là qui s'en vont les premiers
Ben, qu'est-ce tu veux ?
C'est comme ça, quoi, aïe, aïe, aïe
Clodo sérénade
C'est l'adieu du pavé de Paris