Une vieille femme sans futur à quatre heures
Remonte sa rue en peinant
Le monde avance à cent à l'heure
Mais elle évolue d'un pas lent
Traînant derrière elle les poids
De sa vie et de ses commissions
Elle apporte à manger à son chat
Sûrement son ultime compagnon
Une vieille femme sans futur à cinq heures
Est au pied de son appartement
Le monde à la folie des grandeurs
Mais elle plie sous le poids des ans
Un vieux chat sans futur à cinq heures
Sent qu'il n'en a plus pour longtemps
Se laisse aller et en douceur
Se retire dans un miaulement
Une vieille femme sans futur à six heures
Constate le décès en tremblant
Ceci dans un monde en couleur
Alors qu'elle pense en noir et blanc
Elle essuie une larme vaine
Et s'allonge une dernière fois
Un sourire la déride à peine
Heureuse de rejoindre son chat
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