Nous avons construit des villes
Qu’on peut voir de loin, de haut
Couru, parcouru des milles
Sans se mettre le pied à l’eau
On a brûlé les sorcières
On a enfermé les fous
On a tracé les frontières
Qui nous protègeraient de nous
Tous les braves fonctionnaires
Métro, cogito, dodo
Dans la grande cage en verre
Prisonniers de nos numéros
Et leurs rêves missionnaires
Meurent lentement, cachés
Sous des peaux de mercenaires
Saouls de peur et sous nos papiers
Un jour, un jour, nous serons libres
Bientôt, bientôt, en l’an deux mille et des poussières
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant, levons nos verres
Credo quia absurdum
Dans le bruit de la misère
On est partout sauf ici
Dans les bras de nos chimères
Nous nous sommes tous endormis
Le présent nous indiffère
Quand il n’est pas défini
Par l’idée qu’on veut s’en faire
À penser, on doute et on suit
Comme un gentil militaire
Feux de poudre plein les yeux
C’est le pion qui fait la guerre
Et le pion se prend au sérieux
Où est dieu, qui est son père
Le bourreau ou le martyr
Parasites de la terre
Pour les siècles des siècles à venir
Un jour, un jour, nous serons libres
Bientôt, bientôt, en l’an deux mille et des poussières
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant, levons nos verres
Credo quia absurdum
Je rêve un jour de m’atteindre
Qu’en attendant de mourir
Ma peur cesse de m’étreindre
Dans d’irraisonnables désirs
Quand je serai ma prière
Je ne voudrai plus vouloir
Qu’un nouvel auxiliaire
Qui fait qu’être est autre qu’avoir
Et je reconnais mes frères
Comme un vieil enfant qui rit
Dans mon cœur qui accélère
L’abandon d’un faux paradis
Bientôt, bientôt
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant
Credo quia absurdum
Moi je cherche la lumière
J’ai déjà des jours heureux
Tu es fou, je suis sorcière
On la cherchera tous les deux
Moi qui cherchais la lumière
Je la trouve dans tes yeux
Et de tous les grands mystères
C’est l’amour qui mène le jeu
Un jour, un jour, nous serons libres
Bientôt, bientôt, en l’an deux mille et des poussières
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant, levons nos verres
Credo quia absurdum