Voici la vie, la vie simple et honnête
D'une fille au cœur rempli de passion
Et qui se donna par un soir de fête
Au professeur de violon
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait la belle musique
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait d'amour
Elle quitta le beau joueur de sonates
De son violon, la corde était cassée
Puis s'en alla replanter ses pénates
Dans les bras d'un marinier
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait les moules marinière
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait d'amour
Elle divorça torturée de tristesse
Car les moules abimaient son joli teint
Et c'est pour ça qu'elle tomba sans faiblesse
Sur l'épaule d'un pharmacien
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait le bicarbonate
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait d'amour
L'amour était plus fort que l'aspirine
Elle quitta l' pharmacien sans tarder
Son cœur si pur battit dans sa poitrine
Pour les gros sous d'un banquier
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait beaucoup la galette
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait d'amour
Ayant planqué un fric considérable
Elle s'enfuit avec un adjudant
Puis, pour dépenser cet or innombrable
Elle invita l' régiment
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait les beaux uniformes
Elle aimait
Mais quoi qu' ça est, qu' ça est qu'elle aimait ?
Elle aimait
Elle aimait d'amour
Le régiment partant à la bataille
Laissa son cœur toujours inapaisé
Voilà pourquoi un soir, près de Versailles
Elle rencontra l'épicier
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait les sardines à l'huile
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait d'amour
Mais un grand jour termina sa carrière
Elle avait près de quatre-vingt-treize ans
Dans son village, on en fit la rosière
Malgré son défaut charmant
Elle aimait
Elle aimait
Elle aimait fanfare et trompettes
Elle aimait
Elle aimait la polka, les fleurs et l'amour
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