Ouais c'est pour vous les mecs, juste pour vous.
On pense toujours à vous, toujours, tout le temps, tous les jours.
Cyril Abena, Roland Kinghé, à vos femmes.
J'vois grandir ta fille, j'vois grandir la mienne.
Va pas croire que c'tatouage c'est pour frimer mais, hein hein
On n'oublie rien. Un bisous à ta famille, un bisous à vos familles.
Ceux qui ont mal comme on a mal, ceux qui partagent la même rage que nous
Et qui peuvent rien y faire, la même peine, la même tristesse.
Quoi de neuf fréro, comment ça marche pour toi ?
T'es parti sans qu'on sache pourquoi mais t'es toujours là.
J'irai plus au cimetière, j'ai trop pleuré moi qui suis si fier.
J'ai donc décidé de rédiger mes prières.
Que dieu te bénisse, personne ne renaît comme le pheonix.
Y'a plus que des cendres
Et l'autre j'aurai voulu le descendre.
Je sais que le fait de le voir mourir m'empêcherais pas de souffrir.
Mais j'aimerai te voir sourir ailleurs que dans mes rares souvenirs.
J'arrive pas à l'oublier, mon soce me manque.
Roland ton gosse te demande et
Quand j'y pense j'me dis qu'il faut qu'j'te venge.
J'vois la mort te prendre dans ses bras et ma prose te chante
En espèrant que le ciel ait la force de m'rendre
Cyril qui m'était cher
Les hommes apportent le sang, maintenant il n'est que poussière
Et j'n'ai que mon rap pour prière.
Mes rimes pour cimetière,
C'est ma façon de me recueillir.
J'me dis qu'j'suis heureux de vivre
Même si je dois retenir mes larmes.
Quoi de neuf petit frère ? Ici toujours la même.
Les petits qui foutent la merde, le vice, l'amour, la haine
Et tout le reste. Beaucoup stressent, des coups de pression.
Tu sais j'me pose beaucoup de questions.
Comment va ta petite famille ?
Moi même j'ai pas pu voir grandir ta fille.
J'dois élever la mienne et Dieu sait que t'aurai fait la même si t'avais pu.
Mais la rue est meurtrière,
On n'a jamais su si demain serait meilleur qu'hier pour un jeune d'hier.
J'brûle un cierge en ton nom: C.Y.R.I.L.
La mort elle rie elle et ton meurtrier est-ce qu'il regrette ?
Est-ce qu'il gratte des poèmes pour les siens à qui on a pris cette vie ?
Est-ce qu'il lui arrive d'être triste ? Il sait que ta famille déprime.
T'es parti et je crie car la douleur est si grosse que j'en pleure comme un gosse
Des fois quand je reste assis et qu'je prie ou j'te parle dans mes rêves.
C'est pas facile d'écrire quand j'revois le cercueil qui crâme dans les braises.
Ca fait bientôt trois ans qu't'es absent mais j'porte encore le deuil
Avec un photo-maton dans mon portefeuille.
Roland des fois j'ai des flashback de carnage, l'envie d'une vengeance barbare
Quand la rage me prend c'est ça qu'je ressens, faut pas qu'je flanche
Mais mon lascar me manque, je fixe ma page blanche et verse des larmes d'encre
A chaque fois qu'je pense à Cynthia, Alain Jowell et Ky-Ja.
C'qui est sur c'est que certaines blessures ne cicatrisent pas.
J'revois tes parents et leur détresse, la mort est devenue ta maîtresse.
Les tatouages sur mon bras en est la trace.
La presse n'a presque pas parlé de ton décès
A croire qu'on mange de la violence tous les jours et qu'la mort c'est le dessert.
Mais moi j'ai opté pour le désert, j'ai plus la force de me taire,
Il faut que ton bourreau sache comme je le hais
J'marche sur la corde raide,
J'ai trop de potes qui sont allé