Mon Ame parcourt une Route obscure,
Entourée de grands Arbres morts.
Elle s'enfonce dans l'Ombre de mon Sort,
Dans la Bouche de cette Masse impure.
Mon Cœur saigne dans ce Corps maudit
Et je ne peux m'en échapper.
En moi l'Angoisse a fermenté,
J'ai trépassé dans mon Esprit.
Depuis mon Piton pourrissant,
Je m'observe dans cette Eau lugubre.
Dans ces Eaux fixes vit un Incube,
Reflet de mon Ame, le Néant.
Ma vie est peuplée d'Ombres.
L'Eau est froide et mes Membres aussi,
Mais je m'enfonce dans les Ténèbres.
La Torpeur me gagne dans cette Masse.
Jusqu'où vais-je nager, Corps funèbre ?
L'Eau coule insensible dans son Lit.
Des Bruits alentours me parviennent,
Au loin résonnent des Voix urbaines.
Les Ténèbres accompagnent ma Solitude.
Dans mon Cerveau froid veille la Lassitude.
La Douleur déchire mes Chairs.
Le Sang se répand à l'Air…