Venise,
tangauait roulait s'enfonçait tout doucement dans l'eau noire,
des palais s'enfuyaient de grands oiseaux criards,
comme dans un paquebot qui sombre,
on devinait des ombres.
Et par instants dans le brouillard,
un chant de désespoir.
Tranquille,
elle tient entre ses doigts gantés une coupe de champagne,
sur un balcon penché un parfum l'accompagne
et comme on fait dans un naufrage,
elle appelle l'équipage,
mais quel équipage?
Sauvez la musique et les amants,
sauvez les fêtes et les diamants.
L'amour les illusions futiles,
sauvez tout ce qui est inutile.
Si seule,
n'y a dans ses yeux dorés que des souvenirs de bals.
Des masques des lumières des danses de carnaval,
elle se fout des fracas du vent,
elle ignore tout du temps.
Seule dans sa robe de soie sauvage,
elle supplie l'équipage,
mais quel équipage?
Sauvez la musique et les amants,
sauvez les fêtes et les diamants.
L'amour les illusions futiles,
sauvez tout ce qui est inutile.
Sauvez les dentelles les sentiments,
sauvez les perles et les serments,
puisqu'il n'y aura plus de ville,
sauvez tout ce qui est inutile.