(B. Bonvoisin / N. Krief)
Au loin je vois des drapeaux en pagaille
Autour de moi les gosses tombent sous la mitraille
Au loin je vois des drapeaux qui vacillent
J'aperois les marteaux, pas les faucilles
Brutes assoiffes dessus me sont tombes
Sur le revers de l'uniforme un signe difforme
Vagues souvenirs
De gens fiers, poings levs, courant dans les rues
Tchcoslovaques perdus,
Tourns vers l'ouest rien de nouveau
A la porte de chez toi rouvre le tombeau
La vue de leurs chars te laissera hagard hagard
Au loin je vois des drapeaux qui flottent
Le long des avenues ces gens chausss de bottes
Au loin je vois des drapeaux qui vacillent
J'aperois les marteaux, pas les faucilles
Brutes bien entranes, propagande gurilla,
Qui d'un geste, d'un seul te mettent au pas
Idologie construite sur vos cadavres
Ecoutez-les chanter le fusil point
Ecoutez-les vanter leur systme politique
O tu marches dans le rang par la trique et les flics
Devinez-les courtois si tu bouges je t'abats
Devinez-les froces quand au napalm ils brleront vos gosses
Au loin je vois des drapeaux en pagaille
Autour de moi les gosses et leurs entrailles
Au loin je vois des drapeaux qui s'enflamment
En hurlant dans la ville courent vos femmes vos mes
Restez donc insouciants, restez donc perplexes ?
Invitez-les boire, manger, se distraire
Assis table ils parleront des cris qu'on fait taire
Ils parleront de la mort et de son pouvoir
Ils viennent chez vous pour se satisfaire
De vous voir genoux de tendre la joue
Crachez-leur au visage dans l'ultime dans le sauvage
Prenez-les dans vos mires visez la tte sans flchir
Au loin faites que je voie jamais de drapeaux
Que les gosses continuent rire tre beaux
Autour faites que s'panouissent les familles
Sans le poids d'un marteau ni l'ombre d'une faucille.