Il avait dans la tête en passant la frontière
Dans le train de l'exil
Une vieille chanson pour l'adieu, pour distraire
L'angoisse d'être pris
Dehors à l'infini les bouleaux la rivière
Se fondaient dans le gris
Il a ses faux papiers, voyageur ordinaire
Ombre pâle qui fuit
Je reviendrai, ma mère…
Un village aperçu, quelques pauvres lumières
L'approche de la nuit
Là-bas les barbelés, les mines sous la terre
Où sont tous mes amis
Ils sont normalisés, ils sont chargés de fer
Dans les camps de l'oubli
Les douaniers sont venus, voyageur ordinaire
Le visa est ici
Je reviendrai, ma mère…
Ils ouvrent la valise, ils fouillent tes affaires
Rien d'étrange, rien d'écrit
Les miliciens s'éloignent au bout du quai désert
Chiens de garde et fusils
Ils ont le cœur fermé, ils possèdent l'hiver
Le printemps est parti
Emporte ta chanson, voyageur ordinaire
Et des larmes aujourd'hui
Je reviendrai, ma mère
Ne pleurez pas ainsi
Au jour des primevères
Lorsque la plaine aura fleuri
Au jour des primevères
Lorsque la plaine aura fleuri