Ils vont, vaincus, les yeux pleurant des larmes
Noires et gluantes, sang, poussires et leur peau
Se dcolle et boursoufle dans le vent funeste
Qui se dchane comme l'enfer sur la terre
De longs filets de peau balancaient au bout des doigts
Ils vont bras and avant, la terreur en leur coeur
Voyage hallucinant parmi dbris et morts
Et le feu les poursuit de son treinte ltale
Ils errent hagards le visage tumfi
Tranant perdus parmi les morceaux de cadavres
Se jettent instinctivement vers le cours salvateur
D'un bras du fleuve rouge de sang, noir de cendres
Leurs mots se collent aux lvres calcines
Et s'vadent en un rle aux consonances tragiques
Lugubre procession, ils s'en vont titubant
Dpouilles dchiquetes dans la brume en suspens
Des ombres sombres dansent figes sur le sol
Formes noirtres irrelles flottant dans la poussire
Spectres perdus ils s'garent affols
Dsorients et nus dans les flammes infernales
Et leurs cris restent vains, leur douleur inutile
Ils s'croulent un un, suffocante agonie
La ville n'est plus que ruine qui geint et se lamente
Au rythme des tres qui s'embrasent et s'teignent