Refrain
Si maman veut pleurer, mes cris sont ses larmes. Si maman veut fuir, c'est son devoir. Enfant tabou à peau hâlée, mais j'suis quand même là. Et si maman pleure, c'est qu'elle peut plus me voir. Et si maman fuit, c'est qu'elle est lâche. Enfant tabou à peau hâlée, mais j'suis quand même là.
Elle est contre que je sois membre de sa famille. Contre mes frères et sœurs en nombre si sombre. Est-ce qu'elle se rend compte qu'elle a des gamins à l'abandon ? Je refuse son pardon, elle qui ose dire qu'on l'encombre. J'ai trop de dossiers à son encontre, trop de dossiers sur son dos. C'est définitif : je me vide de mes reproches. Elle, qui me vide mes poches, m'empêche d'aller là où je veux, montrer tout ce que je vaux, tout ce que je vois. C'est elle qui est responsable de tout ce que je vis. Là d'où je viens ? Elle me le cache, elle-même qui couche avec ses voisins, tout ça parce qu'elle aime le "cash-money"… Malmené depuis toujours, la raison m'a mené à décrocher mes babines de ses sales nénés. Je me plains, même si c'est pas la pire. Je me plains car elle a pris peur de ses propres gosses.
Refrain
Elle était pas dotée d'amour… Bien qu'adopté, elle m'a avorté, voté contre l'ado terrible qu'elle avait mis de côté. Je risquais de gêner Thimothée et Eric, mes aînés. Elle disait m'aimer… C'était pas féerique, on n'a pas fait rec. Elle m'a plus déferré au Parquet que je ne l'ai fait rire. Elle m'a parqué dans le béton pour me bercer, pour pas que bébé tombe ; j'ai voulu percer du fond de ma belle tombe… Pas les mêmes gênes, et cependant maman je t'aime et c'est tentant pour toi de pointer le doigt sur nos mésententes. Est-ce que t'entends que tes enfants sentent pas l'amour qui leur est dû ? Chantent pas, crachent sur ton éducation, mais qu'en penses-tu ? Est-ce mon sang qui, dès ma naissance, pue ? Ou le manque de mains tendues qui, dès l'enfance, tue ? Je me plains, même si c'est pas la pire. Je me plains même, parce qu'elle a pris peur de ses propres gosses.
Enfant tabou à peau hâlée, mes mains sont sales, mon teint salé. Entend mes souffrances, entend, écoute mes confidences : je vis en toi, tu vois mes larmes et maudis ma naissance.
Consciente de ses crimes qu'on dénonce au cro-ime, elle souhaite qu'on trime. Elle se vexe que certains esprits crament son vice qui pue comme le trome. Son but, c'est garder le trône. Alertez-là que c'est le drame : on va l'arrêter là, prouver qu'on a des gros crânes. Elle a beau nous allaiter, la place qu'elle nous doit n'est pas celle de l'étalage. Je me plains, même si c'est pas la pire. Je me plains car elle a pris peur