Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches.
Fuyez des palais morts comblés par les barbares.
Tas de chiennes en rut avaleuses de lézards,
Vos crix sans voix percent les bâtisses du dehors.
Que la nuit de joie aux profonds spasmes commence !
Mille lueurs folles ruissellent dans le luxe.
Hagards de sexes baveurs sans gestes ni paroles.
Courtisane syphilitique, tu orchestres la danse
Tes laquais déchirant la reine aux fesses cascadantes.
Coeur de saleté, bouche épouvantable.
En contorsion désarticulées, danse nuit ardente,
Le corps ouvert à de sublimes décadences.
Tel un ange, fouille le ventre de cette femme,
Caresse sa poitrine en d'horribles pressions.
Et tel un rasoir sur la nuque d'un enfant,
Asphyxie ta nichée infâme.
Courtisane syphilitique, éperdue d'argent,
Sois assez basse pour répandre ton poison.
Que peut-on bien faire de ton âme en loque !
Aux yeux perdus, aux blancs si lointains...
Tu retiens dans tes prunelles noires, pâle et gisant quasi morte,
Le flux de ce mal livide qui coule en tes veines.
Ta tête et tes deux seins seront jetés... les flancs morts,
Ils glaceront à jamais les doigts des griffeurs de ton corps !
Affreuse, recouvre-toi des pleurs de tes maudits !
Condamnés à mort, ils clament: «à l'infamie».
Architecture de mort,
Ulcère de beauté.
Dans ta jouissance Dame syphilis nous a fauchés.
Dame syphilis... nous a fauchés.
Architecture de mort,
Ulcère de beauté.