K-Reen - Le petit paumé Songtexte

Je fais partie de ceux qui en 1983
Regardaient Sydney sur TF1, et Bouba sur la 3
Adidas Americana aux pieds pointure 34, une putain de gofa
A 6 ans tu ne te soucis pas du style des marques et de tout ça:
"Je sais que tu le peux" alors j'ai fait, poursuivi mon évolution dans le
Hip hop, puis l'émission s'est terminée Je n'ai pas eu le temps de tourner
Sur la tête. J'ai pris des détours bizarres vers 1987.
Ouais j'était bad comme Mr Moonwalker Michael Jackson
Mais ma mère ne voulait pas que je me défrise les tifs au Revlon.
Au fil du temps j'ai vu les grands du quartier changer leur feeling,
Echanger leurs paires de Nastase contres des Pat Ewing's
A tout ce beau monde qu'est ce qu'il leur a pris d'un coup.
Ils portent des pantalons chelous, la carte d'Afrique autour du cou,
Etre dans le coup c'était la rapatitude Starter, SPX, Troop,
Casquette Raiders, flip de se faire dépouille devant Athlètes Foot.
Je me rappelle l'admiration que je portais aux plus anciens,
Un mot de travers et le lendemain tu n'étais plus rien.
En 1990 où étais-tu? Toi qui aujourd'hui marche tordu, joue les m'as-tu-vu.
Je vais mettre pause à tes poses, je vais t'apprendre quelque chose:
Le mouvement hip hop à Lyon c'était quand même autre chose,
J'épelle: TGC, MCT, AMAZONE, BGT, BLACK D, PFE, KENZO GANG, BOF C,
PROPHETE MC, KWS, RIPS, AIR MAX POSSE, TCM, c'est de l'histoire d'ici...
Et j'en oublie hélas. Tout ça pour ça, voir que nos grands frères
Ont perdu foi. Dès lors en 1992, ici, le rap est mort...
Ma tête dans le brouillard j'entend le brouhaha de corbeaux qui croassent
Un grincement de la panse, un stress, ma pensée, l'angoisse,
Je reste seul face au destin l'adversaire universel, seul face à ma ville,
Seul face à moi-même, dans les voies sans issue où l'on peut s'égarer,
Un labyrinthe sans solutions, Une génération de petit paumé,
Manger des pommes c'est les fruits défendus,
L'arbre cache la forêt qui cache la face cachée de ma vue.
Objet premier de mes recherches, les ruines ce qu'il reste des restes
Terrestres, ceux qui comme moi n'ont pas retourné leur vestes
Je n'ai que mes yeux pour constater le désastre, ma nuque
Comme protection, la solitude comme boussole et les astres
Comme direction. Le vide, le retard le ralentissement anéantissement,
Le rap vaut le prix d'une vie ce n'est plus un divertissement.
En 94, les groupes de mon convoi prennent forme,
Prennent le microphone, dorénavant faut plus que ça dorme alors.
Refrain
Qui représente qui, représente quoi, représente où ça? C'est quand
qu'on fait les comptes qu'on sache qui est qui et qui fait quoi?
Qu'on sache qui veut quoi, je me fous de savoir qui en veut à qui?
Mes acquis au mic, confier ma ville entre les mains de qui?
Dans les sables mouvants du mouvement
Chuis pas là pour tailler le processus, c'est pas le moment
Des frères contre moi veulent se mettre, comme dans les clips
Avec la connerie de certains autant te dire que parfois je flippe
Des embrouilles à cinq sous dans une ville où il ne se passe rien
Pour être quelqu'un comme ça, faut avoir l'air d'un Américain?
Les miens se perdent dans les concepts qu'ils ont élaboré, le temps passe
Et rien ne se fait, pas une chance être représenté:
Les soirées Rap, un squat de crapuleux, des têtes de crapuleux,
S'agittent sur des sons de crapuleux, usent d'un langage de crapuleux
Croire qu'on a tous fait nos preuves, qu'on puisse se permettre de jacter
D'éjecter les gars qui ne partagent pas les mêmes idées,
Y'a plus l'temps! Cette année ça doit le faire,
On doit se serrer les coudes et dresser le drapeau rapolinéaire
Et faire taire les dires, bouger le truc
Écarter des trous de balle jusqu'à ce que le passage devienne aqueduc
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