Je mâche ma rage
Et je fulmine
Sur ma page blanche
La planète décline
Une planète de la honte
Là où les morts se comptent
Là où la mort se vend
Dans des pré-arrangements
Dans des prêts à court terme
Où ruminent les troupeaux
Les élevages de lanternes
En grattant des gros lots
Bon Dieu, les roulettes russes
Sont maintenant américaines
Et les curés pédophiles
Pardonnés en neuvaines
Un pape est mort
Enfin une bonne affaire
Mais des millions d'blaireaux
En réclament un nouveau
Les vieux cons du concile
Un conclave de séniles
Un lundi d'avril
Se refont un chef de file
Un XVIème Benoît
Qui dessous sa calotte
Interdit les capotes
Et se fout du SIDA
Irons-nous tous au combat ?
La vie nous revient de droit
Notre force est dans nos voix
Quand un peuple se tient droit
Ces modèles biblique,
Hébraïque, coranique,
C'est l'histoire fanatique
Des pouvoirs liturgiques
C'est le viol de la pensée
La sodomie des apôtres
Jésus sanctifié par le sang des autres
C'est le pillage alarmant
Dans la paix et le sang
Où le seul sentiment
C'est de se servir avant
Transfusion mondiale
C'est la grande dialyse
Le commerce est fatal
Alors on mondialise
C'est le fric-système
Contre l'éco-système
C'est le pétro-dollar
Contre l'hydrogène
C'est l'argent des hôpitaux
Pour les constructeurs d'autos
Le smog et l'hydro
Comme des poisons dans l'eau
Chacun dans sa cour
Est maître chez soi
Si on leur laisse faire la guerre
Alors après on fait quoi ?
Mais voilà la mort
Au-dessus de nos têtes
Ça nous vient du nord
C'est l'enfer qui nous guette
Ça fait fondre la glace
Pas que dans nos verres d'eau
Ça laiss'ra pas de traces
Y aura pas de caveaux
Combien d'enfants
Du Darfour, du Népal
Faudra-t-il dans l'assiette
De ton télé-journal ?
Combien de vaches folles
De poulets abattus
Pour comprendre enfin
Que c'que tu manges te tue ?
Et la Terre qui craque
Sous le poids de nos vies
Des essais souterrains
De nos derniers missiles
Le ciel même s'est ouvert
Demandant au soleil
D'arrêter son calvaire
Qu'un bon feu f'rait l'affaire
Même la mer en peut plus
Elle nettoie ses rivages
Elle fait battre tempête
Pour que cesse le carnage
La planète-spleen
S'ra bientôt nature morte
La solitude-machine
A gagné nos portes
Et si on reste assis
Comme des cons qui s'la dorent
Faudra pas être surpris
Quand se point'ra la mort
Chacun dans sa cour
Est maître chez soi
Si on leur laisse faire la guerre
Alors après on fait quoi ?
Quand le diable amusé
Créa les religions
Il était loin d'penser
Qu'on était aussi cons
Les croisades, la fatwa
La fuma, la charia
L'inquisition, la shoah,
En voulez-vous, en voilà !
Satan est mort
Dans un joyeux soupir
Il s'est éteint sans remords
Il est mort de rire
Mais dans un dernier souffle
En s'adressant à Dieu
Il a dit "J'ai fait les Américains
J'pourrai jamais faire mieux"