on s'était rencontré
dans un café près de l'université
tu m'avais demandé pourriez-vous m'aider
à supporter la vie, à m'accompagner
je n'ai pas hésité
j'étais surpris, j'étais un peu étonné
mais tu étais la femme que j'attendais
je savais que ma vie commençait...
on s'est déshabillé
dans une chambre, au lit un peu usé, par les nuits blanches
en juin tu me disais j'aurais septembre
il faisait beau même en décembre
on se moquait de tout
on faisait la fête, on faisait les fous
nous n'avions rien mais nous partagions tout
nos copains étaient toujours avec nous...
nous avions décidé
de ne pas suivre les chemins tous tracés, de vivre libre
de ne pas nous plier, de faire le vide
comme ces enfants de mai, nos guides
nous avions décidé
de ne pas avoir peur, de ne pas trembler
le ciel serait toujours de notre côté
l'avenir serait ce qu'on n'en ferait...
mais sur la mer un vent s'est levé
au loin il a tout emporté
nos beaux rêves, nos grandes idées...
les années ont passé
tu m'as laissé pour un homme qui t'offrait
des bijoux, des palais, des prisons dorées
de belles cages aux fenêtres bien fermées
moi je n'ai pas compris
je croyais que l'amour nous aurait suffi
à faire de chaque jour notre paradis
que l'on pouvait vivre de poésie...
nos copains sont rangés
bien à l'abri, ils sont en sécurité, ou le croient-ils ?
leurs rêves piétinés, ils se résignent
ils ont perdu le goût de vivre
pour moi rien n'a changé
je veux encore y croire, encore espérer
et si demain tu voulais recommencer
le monde est toujours à réinventer
l'amour que j'ai pour toi est si grand
qu'il n'y a pas un océan
qui pourrait contenir mes larmes...
nous avions décidé
de ne pas suivre, les chemins tous tracés
de vivre libre, de ne pas nous plier, de faire le vide
comme ces enfants de mai, nos guides
nous avions décidé
de refaire le monde, de tout changer
de ne pas accepter la fatalité
l'avenir serait ce qu'on en ferait...