Une banlieue de novembre
Un train comme il y en a tant
Sous nos paupires la cendre
Feux de paille de nos tourments
Et cette soire humide
Et cette limaille de fer
Entre leurs mains frigides
Qui leur parlait de l'enfer
Ses printemps majeurs
Peut-tre mille peut-tre cent
Ses yeux comme une douceur
De l'amour pour un chagrin
Et cet clat de verre
Ce cri ensanglant
Ces rves de lumire
Que leurs mains ont tranchs
Train cent trente deux, quai des lilas,
Le terminus pour Lela
Quai des lilas, quai des lilas,
Lela Lela
Entre deux gares teintes
Innocent voyage d'enfant
La tendresse d'un ciel qui teinte
Les clochers en rose et blanc
Et puis ces rires violents
Cette dsesprance
Et ces pillards de sang
Et le silence immense
C'est un train de banlieue
Que la mort avait pris
Un de ces trains sans Dieu
Qui passe et qu'on oublie.